1, Prélude à la vadrouille...
Nos chats en ont pris l’habitude.
Ce sont les derniers à s’inquiéter d’un éventuel départ de leurs « patrons ».
Ils vont et viennent en toute liberté, un grand luxe certainement ... (enfin , pour les chats !)
Une cinquième saison débute en direction du Grand Sud ; Une vadrouille partagée entre l’Argentine et le Chili :
En fond d’écran l’air vif des grands espaces !
Glissé sous le tropique du Capricorne, ce triangle Sud-Américain que les latinos aiment à surnommer le « Cône Sud », reste empreint d’une forte influence culturelle européenne.
Nous débarquerons dans un pays d’immigrants, c’est certain !
On connait la formule :
« Les Mexicains descendent des Aztèques, les Péruviens des Incas, les Colombiens des Mayas, les Argentins descendent des bateaux… »
Et puis, tout en bas, telle une flèche tournée vers l’Antarctique, comme une main tendue vers le pôle, se profile la Patagonie, le Sud du monde!
La Patagonie, commune aux deux pays, nous fera découvrir l’ultime frontière.
Tantôt Chilienne, tantôt Argentine, terre de promesses et de désillusions, terre de glace et de feu, le pays Patagon offre, sous un ciel souvent incertain, des steppes infinies protégées par les cimes acérées de la prodigieuse cordillère.
Nous prendrons le temps de musarder pour parcourir ces contrées australes ; Un rythme lent semble nécessaire.
Dans un premier temps, nous approcherons ces vastes territoires par une formule classique : Buenos Aires.
Dans l’imaginaire du visiteur qui débarque sur les bords du Rio de la Plata, à n’en pas douter, se mêlent tango, Eva Perón, « futbol » et viande grillée...
Clichés insouciants bien sûr, car malheureusement Buenos Aires et l’Argentine, doivent faire face au retour de leurs vieux démons :
L’Argentine est en crise, en plein naufrage économique, entraînant une flambée sociale redoutable qui bien évidemment frappe les populations les plus vulnérables.
Fin octobre, se déroulera le premier tour des élections présidentielles sous forte tension.
Avec une inflation qui dépasse les 50% sur un an, un peso en chute libre (dix pesos pour un dollar US en 2016, il faut maintenant près de 60 pesos pour ce même dollar), une dégringolade brutale de l’activité industrielle provoquant la fermeture de milliers de PME, s’ajoute l’augmentation significative de la pauvreté :
Un cocktail explosif !
État d’urgence alimentaire voté en septembre par le Parlement, distribution gratuite de nourriture dans les banlieues de Buenos Aires,
files d’attente aux portes des banques pour retirer de l’épargne (pour ceux qui en ont !)
L’Observatoire de la dette sociale du pays souligne ce criant paradoxe :
« En Argentine, ce pays qui produit de la nourriture pour plus de 400 millions de personnes, près de dix fois sa population, 13% des enfants ont connu la faim, tandis que 29,3% ont réduit leur alimentation en 2018; Cela représente une augmentation de 30% par rapport à 2015. »
C’est dans ce contexte de turbulences que nous porterons nos regards.
Dans nos costumes de touristes Européens, face à cette urgence sociale, il nous faudra composer avec modestie.
Afficher un ciel bleu, espérer les étoiles filantes, sans ignorer les sombres horizons qui menacent la planète, voir ce que nous n’avons pas vu, et continuer, humblement, à marcher sur ce vaste planisphère !
Voilà notre programme que nous souhaitons dérouler sagement en mode flâneur, avec à l’esprit ce proverbe Patagon :
« Se hâter est le plus sûr moyen de ne pas arriver et seuls les fuyards sont pressés ! »
Mais par-dessous tout, savoir qu’un tout petit bonhomme va grandir entouré d’amour et saura nous attendre, c’est bien cela la plus belle des vadrouilles !
Alors, à toi Milo, qui déjà nous manque, mais qui, on le sait, envahira notre retour de tes plus beaux sourires du moment, nous t’offrons ce vagabondage menant des déserts les plus arides du globe au grandiose chapelet des glaciers !
Une vadrouille dans le Grand Sud avant qu’il ne soit trop tard, en espérant que toi aussi Milo, tu puisses encore continuer à voir vivre les glaciers !
« On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu'on en a qu'une. » Confucius