Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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35, Argentine, Froides giboulées sur la Terre de Feu: Ushuia.

 Argentine, froides giboulées sur la Terre de Feu : Ushuaia.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Nous étions à la mi-décembre et la nuit, sous ces latitudes, est presque inexistante ; les jours se mordent la queue, car, à peine le crépuscule commence-t-il à étendre ses ombres que la clarté laiteuse de l'aurore les efface. »

 

 

Francisco Coloane : « Cap Horn »

 

 

 

 

C’est une pluie froide qui ne fait pas mine de tomber sur la baie :

 

 

 Des averses drues, brutalisées par de violentes rafales, inondent les rues escarpées qui plongent vers le port.

 

 

Un soleil austral, pâlot, faignante à effacer le gris luisant qui s’empare de la ville.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entre deux copieuses giboulées, déchirant un voile de cendres, les sommets enneigés du glacier Martial coiffant la cité surgissent, magnifiques, étincelants, éternels !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ici, les Andes basculent dans le canal de Beagle.

 

Nous sommes en provenance de Isla de Navarino au Chili et retrouvons l’Argentine.

 

 

 

 L’officier de l’immigration tamponne nos passeports et dans un grand sourire nous lâche :

 

 

« bienvenidos a Ushuaia, aquí es verano ! »

 

 

Et oui, c’est l’été ici et les restaurants servent d’excellentes soupes chaudes !

 

 

 

 

 

 

 

Des romans de Sepulveda aux émissions de télé, Ushuaia semble être familière au plus grand nombre :

 

 

Le détroit de Magellan, le Cap Horn, les baleines et les icebergs à la dérive ont donné de la ville une image d’exotisme de la « perle » de la Terre de Feu.

 

 

 

 

 

 

 

Ce n’est pourtant pas cette vision de carte postale qui attire vers l’extrême sud les Argentins venus des régions du nord les plus pauvres.

 

 

 

Dans les années 90, Ils traversent cet immense pays pour un boulot rémunéré deux à trois fois plus qu’en « haut ».

 

 

 

À ce tarif-là, pour une vie espérée meilleure, on endure la sévérité du climat.

 

Alcool et tabac détaxés, industries de pointe, le cul du continent apparaît comme un eldorado.

 

 

 

 

 

 

Ça ne va pas durer.

 

L’Euphorie c’était hier, aujourd’hui dans un pays en crise, même si les salaires sont "mas bonito", le mythe est écorné et la réalité a rattrapé ces nouveaux pionniers.

 

 

Dès que l’on quitte le centre touristique d’Ushuaia, on mesure aisément les failles du miracle:

 

Rues de terre battue, trous d'eau, carcasses de voitures au pied des Andes majestueuses, voila quelques éléments de l'envers du décor.

 

 

 

 

 

 

 

Nous logeons dans un quartier populaire, assez récent, desservi par deux lignes de bus qui sillonnent les rues fades de cette cité HLM.

 

 

 

 

 

 

Notre loueur a saisi sa chance en proposant aux touristes de passage un hébergement éloigné du quartier des hôtels mais meilleur marché dans cette Patagonie coûteuse, et c’est bien ainsi.

 

 

 

 

 

 

C’est une image d’Ushuaia bien différente de l’imaginaire, une Patagonie citadine, une Argentine sans tango.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si Ushuaia n’est pas « la fin du monde », ça peut être le début des embrouilles :

 

 

Nous ne pensions faire qu’un court séjour dans cette ville de « légende », mais l’offre de l’unique compagnie de bus roulant vers le nord en a décidé autrement.

 

 

Alors, il a fallu patienter quelques jours pour obtenir des places.

 

 

 

Rien de bien problématique lorsqu’on dispose de temps, cela nous a permis d’avoir un regard sur cette ville et de profiter des moments d’éclaircies pour faire un saut dans les belles forêts denses du Parque Nacional Tierra del Fuego qui bordent le canal de Beagle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Et malgré une météo imprévisible, on peut toujours se lancer sur les pentes du glacier Martial.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand le soleil collabore, la randonnée vaut son pesant de neige, le panorama sur la baie est splendide.

 

 

 

 

 

 

Conseils aux voyageurs :

 

 

Attention aux coups de vent! surprenant, non?

 

 

 

 

 

 

Pour quitter Ushuaia, si vous êtes soumis à un calendrier peu flexible, réserver les places de bus par anticipation car l’offre reste limitée et la demande de janvier à mars très forte.

 

 

 

 

 

 

 

 

Hébergement :

 

Pour éviter de vous ruiner, penser aux plateformes de réservations chez l’habitant et comparer.

 

 

Déguster des viennoiseries, boire une bonne bière artisanale : 

 

Une ancienne épicerie, un petit parfum de France en poussant la porte de « Almanecen Ramos Generales », un bel endroit.

 

 



24/01/2020
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