Costa Rica 3, Cahuita...Pour se réconcilier avec le Costa Rica...
Costa Rica 3, Cahuita…
Pour se réconcilier avec le Costa Rica !!
Mon espagnol s’améliore tranquilo, le chauffeur de taxi a bien compris que nous voulions prendre un bus pour Cahuita au sud de la côte Caraïbe.
Il nous conduit donc en toute logique au "Gran terminal del Caribe".
Il connait, c’est bien là qu’on embarque pour le sud !
La capitale San Jose n’a pas de gare routière centrale puisque le service public est inexistant.
Les nombreuses compagnies privées sont disséminées un peu partout dans la ville, ce qui rend la compréhension du plan de transport pour le moins complexe!
Mieux vaut se renseigner plutôt deux fois qu’une !
La côte Pacifique, destination prisée des Gringos, est desservie à partir du "Terminal Coca Cola", ce n’est pas une plaisanterie ! Ceux-là ne peuvent pas faire fausse route !
Il n’est pas rare d’avoir des informations contradictoires au sein d’une même gare.
Ainsi, au terminal Del Caribe, nous apprendrons que les bus pour Cahuita partent de la station San Carlos qui dessert le nord…et Cahuita !
Inutile de chercher une explication logique, il faut héler un autre taxi.
Et voilà, un petit tour de plus dans les rues asphyxiées de San Jose !
Nous n’avons pas perdu beaucoup de temps, mais suffisamment quand même pour ne plus obtenir de place assise dans le bus pour Cahuita…
Nous allons voyager debout durant cinq heures, ça se fait relativement bien, ce n’est pas une aventure Africaine !...
Nous avons connu plus éprouvant !
La Nationale 32 qui conduit à Puerto Limon, porte d’entrée de la mer des Caraïbes, n’est qu’un long ruban de camions charriant des conteneurs.
« Del Monte », « Chiquita », « Maerks » monopolisent une route étroite qui s’englue pour absorber un trafic démesurément trop lourd :
Vapeurs de gasoil, fumée noire, pluie chaude sur le macadam, circulation bloquée, épuisante attente pour les chauffeurs, transpirants, accoudés aux vitres baissées de leur cabine.
Chaque arrêt sur le macadam nous oblige à patienter un peu plus!
Nous sommes loin de l’image idyllique du Costa champion du monde de la protection de l’environnement !
Cela dit, c’est à ce prix que l’ananas, la banane et le café arrivent dans nos supermarchés Européens.
Moyenne de 40 km à l'heure, pas beaucoup plus, pour atteindre la jungle littorale et la contrée de Puerto Limon qui, à la fin des années 1800, vit s’installer d’anciens esclaves venus de Jamaïque.
Longtemps isolée, la région conserve des traditions très Rasta.
La musique, la gastronomie et la langue créole colorent cette côte encore oubliée des tours opérateurs. Peut-être plus pour longtemps.
Lui non plus n’a pas de place assise:
Agrippés à la barre du couloir central, entre voisins d’infortune on discute : il vient de Nice et donne un coup de main à son oncle qui a ouvert une boulangerie française dans Cahuita.
« Tu verras, on fait de la baguette très bonne…et on va lancer des nouvelles pâtisseries…ici ils aiment le sucre, alors faut charger un peu ! » me dit-il.
La boulangerie du bourg de Cahuita, on ne peut pas la rater, une Tour Eiffel en bois est plantée devant l’entrée… Le pain y est très bon.
Malgré une humidité marquée par les tropiques, le boulanger sort une baguette à la croûte blonde croustillante ! Un bonheur !
Un bonheur n’arrive jamais seul !
Nous serons rapidement conquis par Cahuita, son front de mer et son Parque National (*)…
Une pure merveille, un peu déglinguée (côté roots, Jamaïque), idéalement située au bord de l’océan.
Peu de touristes, une modeste rue centrale bordée de tiendas tenues par des Chinois, quelques bars et restaurants aux couleurs caraïbes, et une tranquillité incitatrice à prolonger le séjour.
Parfaitement relaxant !
Le parc devient très fréquenté en fin de semaine, les Ticos du coin ne s’y trompent pas et ont l’habitude de débarquer de lourdes glacières sous le littoral ombragé face à Playa Blanca.
En prolongeant la marche sur le sentier côtier, on atteint Punta Cahuita qui se hasarde dans le bleu de l’océan.
Luxuriante forêt, manguiers et mangroves longent la solitaire Playa Vargas:
Un coin de paradis, du sable fin à perte de vue où l’on peut se sentir seul au monde! (enfin, presque!)
La faune semble aussi s’y plaire :
Derrière vos lunettes de soleil, avec un peu de chance, vous apercevrez l’Ibis vert, le savacou huppé, le pélican flottant sur la vague.
Et bien entendu l’une des emblèmes du pays vous laissera songeur :
La course lente du paresseux en quête de fruits murs est fascinante…
Vous partagerez aussi ce coin de paradis avec le caméléon, le coati à nez blanc, le raton crabier…
Les singes hurleurs sont là pour vous rappeler que vous êtes sous les tropiques!
Et malheur aux imprudents baigneurs qui oublient de sécuriser les victuailles dans leur sac, les singes capucins en raffolent !
Nous avons beaucoup aimé Cahuita, une consolation certaine dans un pays où la dominante mercantile nourrit tant d’attentes déçues.
Rendez-vous dans dix ans ou peut être moins…
Et on verra ce que sera devenu ce petit coin de bonheur !
(*) Suffisamment rare au Costa pour le mentionner, le parc ne fait pas l’objet d’une entrée payante, un don suffit.
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