Cuba 11, Las Terrazas, village pionner, artistes et écolos.
Cuba 11,
Las Terrazas, village pionnier, artistes et écolos.
« Comprendre un pays, dans ses silences comme dans ses fiertés, passe beaucoup par la lecture de ses écrivains, la découverte de ses films, de ses musiques :
c’est encore plus évident à Cuba. »
Sara Roumette
On quitte Lila en lui promettant de lui donner quelques nouvelles.
Ce fut un bon moment.
(J’ai failli écrire : « merci pour ce bon moment ! » mais je crois que c’est déjà fait !)
C’est une vieille Chevrolet bleue (encore une !), on ne s’en fatigue pas, qui nous embarque vers Las Terrazas.
Nous partageons le taxi avec deux charmantes Néo-Zélandaises qui ne semblent pas laisser indifférent notre chauffeur.
Un faible pour les vraies blondes sans doute !
Les mogotes, la vallée verdoyante de Viñales et les champs de tabac s’effacent doucement derrière les larges vitres arrondies du vieux carrosse.
D’ici peu nous serons déposé au cœur d’une zone forestière dense issue d’un vaste projet de replantation datant de 1968.
C’est à cette date qu’une poignée de volontaires s’est investie dans la reforestation d’un territoire endommagé, autrefois destinée aux plantations de café.
Dans le même temps, un village fut construit sur un modèle de développement durable, rassemblant une communauté d’artistes et de pionniers animés par la protection de la biosphère.
Depuis, l’Unesco est passée par là en classant le site.
À quelques encablures de La Havane, le petit village est devenu le lieu de détente des citadins où les randonnées sont nombreuses et les baignades en rivières idéales au cœur d’une nature préservée.
1200 âmes, un seul hôtel, modèle d’écotourisme, donc de luxe, où nous pouvons profiter des salons sans espérer pouvoir y loger au risque de manger des pâtes les quinze jours suivant !
L’hôtel Moka, un fort joli nom, aurait abrité François Mitterrand en visite, alors premier secrétaire du PS en 1974.
Très peu de « casa » en bordure du lac qui baigne le village, quatre ou cinq pas plus.
Nous logerons dans la « casa » la plus humble de notre séjour à Cuba. C’est une petite maison blanchie à la chaux comme toutes les maisons de Las Terrazas.
Nous avons une chambre basique et partageons la salle d’eau avec la famille.
Deux enfants, la maman est infirmière et le papa chauffeur.
Il est en attente de pièces pour réparer le moteur et faire rouler la voiture qu’il loue.
Rodolphe et Judith sont des gens sympas.
Les revenus du couple sont très modestes ; louer une chambre à des touristes permet de mettre du beurre dans les épinards.
Ici, au village le statut semble différent, pour la première fois on ne nous demande pas les passeports et nous ne signons pas le formulaire d’Hébergement.
Village calme, bucolique, Las Terrazas est une étape pour prendre du repos à l’écart de l’agitation urbaine.
Plusieurs plans d’eau, des rivières offrant de superbes piscines naturelles comme los baños de San Juan, où d’une paroi rocheuse en terrasse dégringole en cascade une eau cristalline.
L’endroit est délicieux ; à la mi-journée, l’odeur de viandes grillées (porc) qui lentement rôtissent sur des hauts barbecues se répand, c’est une spécialité des paillotes qui bordent los baños de San Juan.
Le petit bourg bénéficie d’un super restaurant « El Romero » :
Les résidents de l’hôtel « Moka » ne s’y trompent pas, ils abandonnent régulièrement le tout inclus pour venir profiter de la savoureuse cuisine végétarienne du Roméro !
Les cuisines fonctionnent à l’énergie solaire, les légumes proviennent de leur potager, les fruits sont également bio, les ruches produisent un miel de grande qualité et une excellente huile d’olive accompagne les salades.
Cuisine colorée, inventive et gaie, pas triste du tout comme dans certains restos végétariens !
Cocktail à base d’herbes du jardin…et rhum …Claro que si ! Nous sommes bien à Cuba !
Debout dans l’allée centrale, nous quitterons las Terrazas avec le bus des ouvriers, un vieux tank qui ahane pour passer les copieux raidillons forestiers de la route qui mène à l’Autopista.
Vers 9h00, sous un soleil qui déjà tape la couenne, nous sommes déposés au bord du large ruban bleu en direction de La Havane.
Sur l’Autopista nous n’attendrons pas un grand moment, une voiture marquera l’arrêt pour un prix convenable, deux heures plus tard nous retrouverons les faubourgs de la Capitale avec bonheur, puis un taxi nous déposera chez Samuel Y Alberto.
Sensation d'un retour à la maison!
Octobre 2015, año 57 de la révolucion!
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