Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

NZ 7, Longue vie à l'Empereur! ( Glacier Franz Joseph, ...Et Fox )

NZ 7, île du Sud

 

 

 

Longue vie à l’Empereur !

 

 

 

«Si les glaciers reculent, la montagne finira par se rendre.. »

 

 

Sylvain Tesson

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cuisine collective du Backpakers à l’heure du petit déjeuner :

 

 

Elle : « …les paysages, les paysages !…Bon ça va un moment !...C’est le désert ici ! »

 

Lui : « …Bon, on a booké une croisière vite fait pour le lac Tasman...Il a fallu dire que le gamin avait 4 ans sinon on n’embarquait pas ! Du  délire ! »

 

 

 

 

 

 

 

 

 Elle, s’adressant à Marie :

 

 

 

« Franz Joseph !… vous avez fais Franz Joseph ?...Non mais ils nous prennent pour des blaireaux !...

 

En plus, vous avez vu ?…ils nous font marcher sur des cailloux pendant des kilomètres…et tout ça pour ça ! …Non ça va un moment ! À la fin y’en a ras le bol !! »

 

 

Ras la crêpe aurait dit un Breton !

 

 

 

 

 

 

Ce jeune couple Français  voyageant avec leur petit garçon de 2 ans et demi, illustre en quelques phrases comment peut être ressentie l’île du sud par certains voyageurs, regrettant peut être le trop grand calme et l’isolement de régions reculées comme la côte Ouest.

 

 

Ici, c’est un eldorado pour le randonneur, le cycliste, le pêcheur, l’alpiniste, le kayakiste, le surfeur et pour tous les sports extrêmes…

 

Mais pas seulement : on peut très bien se régaler avec de simples promenades à bord d’une voiture !

 

 

Avec une telle variété de paysages, sans cesse changeants ; Avec un tel cumul de richesses naturelles qu’on peut en avoir le tournis à se dévisser la tête pour s’extasier sur la beauté de ce spectacle vivant, l’overdose peut vous guetter…

 

 

Il faut prendre son temps et savourer la chance que l’on a devant de tels décors ! 

 

 

 

 

 

 

 

Majoritairement, les touristes qui quittent la Nouvelle Zélande, déplorent quant à eux de ne pas pouvoir rester plus longtemps dans ce paradis naturel…

 

Ce n’est pas une légende de dire qu’un bon pourcentage de jeunes venus pour passer une année dans l’archipel ne veut plus rentrer au pays :

 

ils viennent d’Angleterre, d’Irlande, de République Tchèque, de Croatie, d’Uruguay, d’Afrique du Sud, du Brésil, de Malaisie, de France …et de Chine.

 

 

Ce couple « original » et sympathique, ayant quitté  Paris en septembre dernier et envisageant un voyage de deux années autour du monde, nous a bien fait rire avec leur franc- parler!

 

 

Tandis que  le gamin jouait avec des tracteurs miniatures en les plaçant dans les casseroles de la cuisine, la maman dotée d’une gouaille exceptionnelle, argumentait au près de son compagnon pour quitter au plus vite cette terre où « il pleut un jour sur deux…j’sais pas comment vous faites vous…mais nous la pluie nous poursuit ! »

 

 

En ce moment, les paysans Néozélandais aimeraient bien vouloir la croire !

 

 

le backpaker à Franz Joseph:

 

 

 

 

 

Sous un ciel bas qui masque les montagnes, notre voiture s’accroche sur un ruban granuleux adapté au gel et au verglas.

 

La route vagabonde au gré de l’immense lit de la rivière, qui en ce début d’automne laisse échapper un flot laiteux  qui fuit vers la mer.

 

 

 

Derrière les forêts humides se nichent les lacs miroirs ;

 

 

 

 

 

 

Quand le rideau gris du ciel se déchire, on devine les sommets des Alpes du Sud ;

 

La rivière aux eaux blanches enfle, nous approchons les glaciers…

 

C’est un ciel magnifiquement bleu qui nous attend au pied de la chaîne montagneuse haute de plus de trois mille mètres.

 

 

Ces sommets ont pour habitude d’accrocher les nuages, venus de la mer de Tasman nourrir de neige les névés.

 

 

 

 

 

 

On ne l’aperçoit pas de suite, il faut longuement marcher dans la large brèche qui a crevassé la montagne.

 

Au milieu des roches dévissées des parois, la rivière qu’il alimente a creusé sa vallée dans la forêt pluviale.

 

 

Au détour d’une muraille d’où jaillissent des cascades, la cuvette s’éclaire encore plus, il est là en face, formant un « S ».

 

 

En naissant dans les neiges éternelles pour achever une course de 13 km à si basse altitude (250 m), en zone tempérée près du  bord de mer, situation quasi unique au monde, le glacier Franz Joseph impose sa grandeur, sa puissance, sa couleur bleutée et son originalité !

 

 

 

 

 

 

C’est un explorateur Allemand qui dans les années 1860 a mis le doigt dessus et l’a baptisé du nom de l’empereur de l’époque…

 

 

Les Maoris, bien longtemps avant, l’on nommé «  Ka Roimatao »,  en hommage au chagrin d’une inconsolable amoureuse ayant perdue son amant dans une ascension en duo.

 

 

Dans la vallée elle revint seule, laissant un trop plein de larmes qui gelèrent et ainsi germa le glacier… 

 

 

Franz Joseph a reculé de plusieurs kilomètres entre 1940 et 1980.

 

À partir de 1984 il est à nouveau entré dans une phase remarquable de progression avec des poussées de 70 cm par jour. Remarquable et exceptionnel.

 

 

Son débit est 10 fois supérieur à ceux des glaciers existants.

 

Depuis  1988, il se trouve  à nouveau en phase de régression lié semble-t-il au réchauffement climatique.

 

 

Prêtons longue vie à l’empereur pour la  beauté du site !

 

 

Tout près, dans une vallée glacière voisine, se dévoile le majestueux glacier Fox.

 

C’est dans un site tout aussi extraordinaire que celui de son grand frère Franz Joseph que se répand la masse glacière du Fox.

 

 

 

 

 

Sa vallée glacière est ponctuée d’une retenue d’eau qui sous l’effet de mousses végétales prend une coloration verte.

 

 

À Fox, le visiteur approche le front du glacier à 40 mètres.

 

Le spectacle est à la hauteur de l’effort de marche. Fox serait moins prestigieux que Franz Joseph, mais nombreux sont les touristes qui ne s’y rompent pas :

 

La proximité fait qu’on entend la glace gronder quand elle se fissure, la marche pour y accéder est un peu plus raide, donc moins de touristes, encore plus de tranquillité pour admirer ce géant du Sud !

 

 

 

 

 

 

Dans la vallée, sur la route du retour, le soleil continue de briller sur Fox et l’empereur !

 

 

  « Je déteste les glaciers, ils régurgitent les cadavres des alpinistes malheureux, les piègent de leurs crevasses, ils témoignent avec une rage millénaire, que la nature est une tueuse d'hommes. »

 

 

Franck Thilliez, romancier de polars.

 

 



14/04/2013
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