Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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36, Argentine, El Chalten, " Vous avez dit randonnées?"

 Argentine, El Chalten, « Vous avez dit randonnées ? » 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Après plusieurs jours de voyage, ils descendaient des bus, perclus de crampes, poisseux, affamés, ils se renseignaient sur les moyens de poursuivre leur route et découvraient que l’Amérique du Sud est gigantesque et, comme pour ajouter à leur infortune, que la route panaméricaine disparaissait, avalée par la jungle colombienne.

 

 

 

Et ils restaient au milieu du monde, comme des bateaux à la dérive, sans présent, sans avenir. »

 

 

 

 

Luis Sepulveda : « Le neveu d’Amérique »

 

 

 

 Sur la route qui nous menait vers le sud de la Patagonie, pour passer la période de Noël, nous avions prévu de faire une belle halte à El Chalten.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après quelques recherches d’hébergement, nous avons vite compris que ce minuscule village, très prisé durant les mois d’été et encore plus pour « la Navidad », serait hors budget pour notre porte-monnaie.

 

 

 

Mais, avant de quitter l’Argentine pour le Chili, nous ne voulions pas, non plus, faire l’impasse sur ce splendide secteur nord du « Parque Nacional de los Glaciares », un paradis annoncé pour grimpeurs et randonneurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alors, il faut bien à nouveau se résoudre à un long parcours en bus avec passage de frontière Argentino/Chilienne et ferry. C'est long!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout se fait dans la foulée avec une fin de nuit au terminal de bus d’ El Calafate, avant d’entamer au petit matin le dernier tronçon vers la limite nord du parc.

 

 

 

Une route soporifique à travers la steppe patagone nous accompagne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Trente heures de transport mas o menos depuis Ushuaia pour apercevoir les sommets déchiquetés du Cerro Fitz Roy !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est décidé, on se pose la semaine à El Chalten !

 

 

Plusieurs versions possibles pour déchiffrer ce nom :

 

 

El Chalten en langage Indien Tehuelche signifierait le « Bleu ».

 

 

Et d’autres interprétations évoquent « La montagne qui fume » en raison de la fréquence des nuages qui s’accrochent aux sommets de ces élégantes masses rocheuses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À vrai dire, la deuxième version prend tout son sens car les dents acérées du Fitz Roy sont souvent nimbées de brumes cotonneuses qui virent rapidement en nuages menaçants.

 

 

 

 

Puis, les explorateurs Perito Moreno et Carlos Moyano renommèrent le site en hommage au capitaine Fitzroy, un pote de Darwin, qui en 1834, remonta le Rio Santa Cruz vers la cordillère.

 

 

 

 

En octobre 1985, c’est une décision politique qui va, de toutes pièces, construire la municipalité d’El Chalten :

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour consolider la présence argentine sur ce territoire de glace disputé par le voisin chilien et faire flotter la Bandera de la Nacion sur ces pics enneigés, l’Argentine décide de faire d’El Chalten une station destinée au tourisme.

 

 

 

Tout s’y prête :

 

 

 Un cadre somptueux, des montagnes splendides, des sentiers de randonnées accessibles et la proximité du glacier Perito Moreno à El Calafate vont faire de ce petit village un « Chamonix » de la Patagonie argentine !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le décollement sera tardif, le recensement de 1991 indique 41 personnes demeurant à El Chalten, ils étaient 236 durant l’été 1998.

 

 

 

Le village compte actuellement près de 3000 habitants et un passage en nombre beaucoup plus important de touristes.

 

 

 

La publicité n’est plus utile.

 

Durant la saison touristique les rues du village prennent l'allure d'une petite ville, El Chalten fait tourner ses commerces!

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les années 50, Ils n’étaient qu’une poignée à connaître cet endroit magique :

 

 

Il faut imaginer cette équipe, il y a 70 ans déjà, arrivant dans ces contrées difficiles pour s’élancer à l’assaut du Fitz Roy

 

Les routes n'existaient pas, seules des pistes caillouteuses lacéraient  ces steppes froides.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Qui se souvient de Lionel Terray ? Les montagnards certainement.

 

 

 

Ce grand nom de « la conquête de l’inutile » comme il a su si bien en parler, sera le premier alpiniste à ouvrir la voie sur cette spectaculaire ascension.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Une paroi verticale de plus de 1000 mètres, toute en granit.

 

La difficulté réside autant dans l’escalade à la verticale que dans les conditions climatiques qui peuvent varier 10 fois dans la journée.

 

Quand on commence on ne sait pas combien de jours on va passer sur la paroi, ni de nuits, suspendu dans son duvet comme un saucisson, en plein vent. Du vent des 50èmes hurlants… »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Fitz Roy deviendra un haut lieu de l’alpinisme …euh non, de l’andinisme !

 

 

Le prix à payer sera lourd pour ces conquérants.

 

 

Ci-dessous un extrait du quotidien « Le Monde » Publié le 03 janvier 1952 :

 

 

« …Une dépêche de Buenos-Aires annonce ce matin la mort accidentelle de l'alpiniste Jacques Poincenot, membre de l'expédition française aux Andes de Patagonie.

 

C'est en essayant avec le fameux guide Lionel Terray - l'un des quatre de l'Annapurna - de franchir un point difficile sur les contreforts du Fitzroy que Poincenot fut victime d'une chute.

 

La corde qui assurait Poincenot s'étant rompue, le malheureux s'abîma dans les eaux du rio du Fitzroy, torrent qui coule le long du massif

 

 

Jacques Poincenot était un des meilleurs spécialistes français de l'escalade pure, pour ne pas dire le meilleur.

 

 

Le Fitzroy (3 375 mètres). Plutôt qu'une montagne c'est un immense bastion de granit dont les faces atteignent jusqu'à 1 000 mètres d'à-pic - d'où l'extrême difficulté de son abord… »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aujourd’hui, le nom de Poincenot est utilisé par des bars et des hôtels, et un espace de camping libre au pied de l’ascension de « la laguna los tres » porte son nom.

 

 

En cherchant bien, on peut trouver la pizza "Poincenot" ou le cocktail du même nom.

 

 

La plupart des randonneurs ignorent totalement ce que signifie Poincenot!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

El Chalten et ses itinéraires de randonnées réputés font de ce village un « must » de la Patagonie du Sud.

 

 

 

 

 

 

 

 

On se bouscule un peu au village, mais le domaine est si vaste que chacun y trouve son compte sur les pentes de cette montagne sauvage.

 

 

 

 

 

 

 

 

Demain, nous quittons l’Argentine et rejoignons la Patagonie chilienne…On passe de l'autre côté en clair!

 

De l’autre côté des Andes, au plus près du Pacifique, et toujours sous cet inlassable vent !

 

 

 

Conseils aux voyageurs :

 

 

Tout d’abord, à l’évidence, durant les mois de décembre à février, penser à réserver l’hébergement par anticipation.

 

 

Quelques campings dans le village peuvent dépanner.

 

Lits en dortoir de 4, environ 25 US $ par personne.

 

Hôtels pour toutes les bourses. Restaurants, bars, petits commerces bien pourvus.

 

 

Quelques randonnées parmi un très grand choix de possibilités :

 

 

Mirador del Condor et de Las Aguilas :

 

 

 

 

 

 

 Simple et facile : mieux vaut faire ces sentiers tôt le matin.

 

Belles vues sur le Fitz Roy, le cerro Torre et la vallée glacière.

 

 

 

6 km dans les alpages, rencontre possible du taureau du village et certainement des condors dans les airs !

 

 

 

 

 

 

 

 

Laguna Torre :

 

 

Très populaire.

 

 

 

 

 

 

Un départ assez pentu pour arriver au mirador de Torre.

 

Ensuite c’est sans réelle difficulté. On longe le rio Fitz Roy en progressant vers le cerro Torre.

 

 

Petit effort pour parvenir à la lagune.

 

24 à 26 km aller et retour en fonction de votre lieu de départ du village.

 

Possibilité de se réapprovisionner dans l’eau limpide du torrent.

 

 

 

 

 

 

 

 

Fitz Roy, Laguna Los Tres :

 

 

 

 

 

 

 

 

Superbe randonnée qui conduit à un petit lac de haute montagne, la Laguna Los Tres.

 

 

Passage par la Laguna Capri, un bel endroit. Très belle vue sur le glacier.

 

 

 

 

 

 

 

Principale difficulté : la météo.

 

 

En ce qui nous concerne, on s’est pris à deux reprises pour aller au bout.

 

 

 

 

 

La première fois, lorsque nous étions au pied de la dernière montée, un sentier pierreux qui s’élève en lacets serrés, le temps a rapidement viré à la pluie et au brouillard.

 

 

Dans ces conditions, il est inutile d’espérer une vue dégagée sur le Fitz Roy.

 

Nous avions fait le plus long mais pas le plus difficile. Avec la pluie et le vent, une roche glissante, la suite s'annonçait très compliquée et nous avons sagement renoncé.

 

 

La deuxième tentative fut la bonne :

 

 

 

 

 

 

 

Le dernier kilomètre nécessite environ une heure de progression lente.

 

 

 

Sentier très raide sous un  vent violent.

 

 

 

 

 

 

 

Attention à la puissance du vent. C’est énorme.

 

 Ne pas sous-estimer ce paramètre. Les lunettes et les bonnets volent…La montagne les conserve !

 

 

Beaucoup de randonneurs optent pour la solution de passer la nuit au camping Poincenot et ainsi être prêts tôt le matin pour la montée finale et découvrir le Fitz Roy dans le soleil naissant.

 

 

Pour la rando à la journée, compter 8 à 10 h aller et retour (environ 20 à 22 km du village)

 

 

 

 

 

 

 

Tous ces sentiers sont parfaitement balisés.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce que nous n’avons pas fait :

 

Le Circuit Huemul.

 

Ci-dessous avis de randonneur :

 

« De loin le sentier de randonnée le plus difficile d’El Chaltén, celui-ci est réservé aux randonneurs expérimentés et chevronnés.

 

 L’environnement dangereux et le risque réel de se perdre font que la plupart des gens optent pour des randonnées organisées en groupe.

 

 

Cette randonnée est d’environ 65 kilomètres, comprenant de nombreuses parties bien raides et montantes.

 

Trois à quatre jours sont nécessaires pour effectuer ce circuit confortablement. »

 



30/01/2020
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