Equateur 8, La Costa, à la rencontre du Pacifique.
Equateur 8,
La Costa, à la rencontre du Pacifique.
Après les Andes, nous souhaitions remiser les polaires pour pouvoir enfiler les tongs, marcher le long des immenses plages du Pacifique, espérer le soleil et finalement buller dans des hamacs à proximité des vagues.
Ne rien faire en somme !
Un long parcours de bus nous déposera à Canoa, village somnolant de pêcheurs qui demeure encore relativement discret sur la liste des spots touristiques de La Costa.
Canoa, longtemps endormi, se convertit lentement, mais surement, en escale pour « teufeurs » déjantés, amateurs d’ « happy hour » et de rhum tropical.
Arpentant le sable chaud, les surfeurs tatoués, bronzés, s’impatientent d’une déferlante qui ne vient pas, regrettent les caprices d’El niño qui fait tomber la pluie et rend la vague trop molle pour la planche.
La longue plage de sable blanc de Canoa qui vient mourir au pied de hautes falaises calcaires, attire aussi son lot de touristes occidentales, défilant en string sous le regard dubitatif des grilleurs de sardines.
Mais en termes de ficelle, les locaux ont bien compris que le seul cordon qui vaille n’est pas celui qui se glisse entre les fesses, mais c’est bien celui qui délie la bourse !
Alors respect poli pour les dollars qui tombent dans l’escarcelle des bars et hôtels de bord de plage !
Canoa et son curieux mélange de locaux et vacanciers, reste cependant bien éloigné des fiestas endiablées que la jeunesse dorée de Guayaquil consomme dans les soirées ultra branchées de Manta ou Montañita.
Ici pas d’immeuble dévastateur sur le front de mer, l’agitation nocturne se limite à quelques paillotes armées de sound system et déclinant le rhum en multiple cocktails !
En clair nous sommes sur La Costa, un univers totalement décalé avec le reste du pays, les Andes et l’Amazonie !
Pas d’ « Indien », mais des blancs en goguette parmi les métisses.
Odeurs de protection solaire et de fromage fondu sur des pizzas.
Nous logeons à l’orée du village chez Jérôme, un Néerlandais de Gouda qui a métamorphosé un terrain vague en véritable petit oasis de calme, de fraicheur et de verdure.
Journées détente à l’ombre des palmiers !
En poursuivant vers le sud, nous ferons une halte plus longue à Puerto Lopez qu’on nous annonce « en chantier » et assez délabré.
« Pas grand-chose à faire » nous dit-on !
Mais dès notre arrivée, cet aspect bordélique de port de pêche nous plait bien:
On y sent une vraie vie, une activité non maquillée.
En fond d’écran, des petites embarcations mouillent aux côtés des crevettiers armés pour la capture du noble crustacé, mer bleue, frégates dans le ciel, le foisonnant décor de la pêche artisanale est dans le champ panoramique de l’amateur de photos matinales.
Relent de gas-oil, ça sent la marée mêlée à l’air iodé qui apporte son lot de sel collant sur les toiles cirées des tables des gargotes plantées dans le sable humide.
Les Equatoriens du coin se lèvent tôt avant que la chaleur n’accable les rues poussiéreuses de la ville.
Le retour de pêche nocturne rythme le front de mer, les camionnettes embarquent le poisson pour Guayaquil et Quito.
Le tournoiement des frégates au-dessus des barques est un spectacle permanent :
Ailes largement déployées à l’envergure dépassant les deux mètres, capable de voler plus d’une semaine sans se poser, les frégates assurent un véritable show qui ne lasse pas.
Le malécon qui longe la plage est effectivement en chantier :
Rénovation totale de la promenade, pose de pavés auto bloquants, réservations pour la végétation à venir, kiosques pour sanitaires, coffrages, béton et bétonneuses…Boucan d'enfer!
Les travaux ont débuté depuis plus d’une année et ça traine en longueur car le gouvernement manquerait de sous !
Le prix de vente du pétrole à l’exportation est au plus bas, et depuis que l’ami Vénézuélien Chavez est parti au ciel, les subsides manquent au camarade Rafael Correa !
Alors ici on navigue entre poussière et flaques d’eau en fonction du moment.
Le cadre se prêterait volontiers au tournage d’un polar et les ingrédients semblent réunis:
Pêcheurs authentiques, quartiers zonards, transpiration tropicale, odeur de poisson et mains noires!
Puerto lopez est aussi la porte d’entrée du Parque Nacional Machalilla :
Forêt tropicale sèche grandement menacée et forêt équatoriale unique en bordure d’océan.
De belles plages désertes agrémentent le parc :
Accès réglementé et sentier nécessitant une marche relativement longue mettent un frein à la fréquentation.
Une route de terre autorise cependant l’approche en voiture de los frailes, une superbe plage en forme de fer à cheval encadrée de promontoires forestiers.
Les vagues peuvent surprendre, les courants aussi ! Marie s’est faite retournée comme une crêpe, tête à l’envers sur fond sableux, ça laisse quelques traces !
On dit de los frailes qu’elle serait la plage la plus belle de toute la côte Pacifique ! Rien que ça!!
Enfin, depuis que nous avons foulé la splendeur « sans égale » des plages de Jamaïque et du Panama, nous avons appris à émettre quelques réserves sur ces « paradis auto proclamés » quand nous connaissons les nôtres… en Bretagne !
Reconnaissons quand même que le site confidentiel de Los frailes mérite le détour.
Sur la Costa, c’est donc l’occasion d’une pause, un interlude face à l'océan.
Ici, règne un calme tropical où tintent les cubes de glace dans les verres de rhum.
Sans oublier les délicieux céviches qui se dégustent sans faim ! Absolument superbes !
Moment de plaisir insouciant!
Demain nous irons à la journée sur l’Isla de la Plata, à ne pas manquer nous assure-t-on !
La Costa a le cœur sous la main et sa chaude atmosphère prend des airs d’invitation !
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