"New Mexico" Taos et Taos Pueblo
“New Mexico”, Taos et Taos Pueblo .
Nous avons rencontré Fidel dans un bistrot du petit bourg de San luis ; San Luis serait la plus ancienne installation de pionniers dans le Colorado.
Depuis son divorce, une vieille histoire, Fidel a une nouvelle compagne, petite, blanche à poils longs…
Blanca est fidèle à Fidel, la petite chienne meuble les journées de ce retraité qui demeure dans le désert du sud du Colorado.
Fidel a pas mal bourlingué durant sa vie et a cessé de travailler dans les « pétroles » à 50 ans .
« J’ai assez pour vivre et pour entretenir Blanca ! » sourit-il.
Fidel est « à moitié latino » et comme beaucoup de « latino », Fidel est très croyant.
Il part voyager en France au mois d’août…
À 74 ans, il est très impatient d’aller à « lood », et nous demande combien de temps faut-il pour faire le trajet au départ de Nantes.
Avouant notre surprise de rencontrer dans ce trou du cul du Colorado un Américain connaissant Nantes, Fidel nous explique que son fils est cuisinier à « Bazmeire », il va lui rendre visite et en profitera pour aller à« Notedamedelood »
Finalement il écrira sur le coin du journal ce que nous avions du mal à saisir :
Le fiston tient un restaurant à Batz sur Mer et Fidel prendra le train pour l’eau bénite, destination Lourdes !
Un beau voyage avec son petit- fils « fluent French » qui l’accompagnera dans les Pyrénées : « Il me servira d’interprète » annonce t-il gaiement ;
Les routes du sud du Colorado qui nous entraînent vers le « New mexico » traversent des no man’s land où seuls quelques lézards paraissent se régaler du soleil qui plombe le désert.
Le Nouveau Mexique :
Un peu plus grand que la moitié de la France, un million d’habitants de moins qu’en Bretagne, capitale Santa Fe gros comme St Brieuc.
Libéral au nord et conservateur au sud, « New Mexico » offre le choix de la sauce « chili » vert ou rouge, c’est comme on veut !
Bientôt apparaîtront, comme un mirage vaporeux sur la ligne d’horizon, les hauts sommets enneigés qui ceinturent Taos. Brutalement le désert se hérisse de plateaux de grès rouge orangé qui plongent dans les profondes gorges du Rio Grande.
Le ciel abandonnera son bleu saphir pour un noir anthracite, de fulgurants éclairs cabosseront les montagnes : nous arrivons à Taos dans un décor dramatique qu’à su peindre Georgia O’Keefee.
Au milieu du désert, en abordant Taos, d’étonnantes maisons nouvelles sortent de terre :
Le groupe « Eartship Biotecture » développe un programme d’habitats autonomes, maisons passives ingénieuses, récupération de canettes alu, pneus usagés et bouteilles de verre…
Surprenante différence avec les « réserves » indiennes qui semblent vivre en marge de la modernité comme si leur nomadisme d’antan les rattrapait.
Mais si la communauté Indienne paraît accorder peu d’intérêt au confort de l’habitat (caravanes hors d’âge, « mobil- home » déglingués), ce sont des Indiens qui gèrent les nombreux casinos qui fleurissent le désert.
L’Amérique , ce pays riche!
La misère est criante aux États –Unis, il faudrait fermer les yeux pour ne pas la voir! Le milieu rural éloigné des grandes cités n’y échappe pas : un grand nombre d’Américains vivent pauvrement, très pauvrement !
La petite ville de Taos existerait elle sans la proximité de Taos Pueblo distante de quelques galops de cheval ?
Si on vient à Taos c’est pour visiter Taos Pueblo, ce village d’Indiens Pueblo fondé en 1450 est constamment habité depuis par la communauté Pueblo.
C’est le plus grand village Pueblo des Etats-Unis, la communauté Indienne a su tirer partie de cet héritage historique marqué par les conquistadors, le catholicisme et les cow-boys.
C’est un lieu à part, fait pour les touristes regretteront certains, mais nous sommes loin du Mont St Michel ;
Les Pueblo se font discrets dans leur vente artisanale et si de moins en moins de Pueblo demeurent toute l’année durant au village, certaines familles continuent d’endurer la rigueur des mois de neige à Taos Pueblo.
La communauté jouit d’une autonomie que l’Etat de « New Mexico » ne lui conteste pas ; le jour où nous voulions faire notre visite à Taos Pueblo, l’accès au village était fermé pour les non Pueblo en raison d’un décès dans la communauté.
Nous sommes revenus le lendemain matin sous un ciel bleu pur ; les maisons à étage en adobe du village respiraient la sérénité .
Sanctuaire des Pueblo, le visiteur ressent l’atmosphère apaisée qui traverse les siècles dans ce désert brulant.
Les Indiens du Nouveau Mexique en sont naturellement fiers.
Au bord du « Rio Grande Gorge Bridge », qui enjambe la rivière à près de deux cents mètres de hauteur, nous rencontrerons Blaise venue vendre ses bagues et ses colliers sur le bord de la route.
Blaise vient de la Nouvelle Orléans faire un petit commerce pendant les mois d’été au Nouveau Mexique.
Elle vit dans sa camionnette aux limites de la ville de Taos pour ne pas payer de patente.
Quand l’hiver arrive, elle regagne la Louisiane où des amis l’héberge.
Blaise ne craint pas pour son avenir, seulement pour la santé de son petit van, il y a loin à faire du Nouveau Mexique au bord de l’Atlantique !
Nous prendrons la route de Santa Fe alors que l’orage s’annonçait .
Chaleur extrêmement lourde propice à l’endormissement…
C’est peut être la somnolence, ou alors sa mauvaise vue, ou encore la vitesse non maîtrisée de son « Dodge » mangé par la rouille qui fit que le cowboy qui nous suivait dans les pentes des gorges du Rio Grande, n’a pas vu le ralentissement soudain du trafic :
Il a freiné sec, trop tard, ses gros pneus ont fumé, il a tenté de braquer, encore trop tard …
Il a regretté…trop tard !
Un gros « boum »…Trois voitures de Shérif plus tard et gyrophares tournoyants dans l’air électrique, le bilan est sans appel, le Shérif a déclaré notre jolie Ford rouge « undrivable ».
Elle est toute blanche, la couleur de Blanca, c’est une Mitsubishi…
Nous roulons sur Santa Fe dans une nouvelle voiture !
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