Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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Nicaragua 7, du haut du volcan Concepcion, de la sueur....

Nicaragua 7,

 

 

Du haut du Volcan Concepcion, de la sueur…

 

 

…mais pas encore de larmes !

 

 

 

 

Un plat de pâtes fumant au petit déjeuner et un café à la Turque.

 

 

Nous avons fixé le rendez- vous à  5 heures. Comme convenu, Omar, silhouette trapue, nous attend à la grille de l’hospedaje.

 

 

 

 

Sur Ometepe, on vous vend la randonnée du volcan Concepcion non pas comme une ballade de santé, mais comme faisant partie d’une expérience à ne pas manquer avant de quitter l’île !

 

 

 

Les volcans d’Amérique centrale sont réputés difficiles à grimper, mais le plus compliqué c’est de trouver des informations fiables sur les réelles difficultés de la montée du Concepcion, deuxième plus haut volcan du Nicaragua.

 

 

 

Les recherches sur Internet donnent quelques indications:

 

 

Culminant à 1610m, une arrivée au cratère actif totalisera 1560m de dénivelé positif.

 

 

Chaussures de rando nécessaires, quatre litres d’eau par personne, de quoi s’alimenter, risque de vent violent et conditions météo incertaines pouvant  boucher durablement la vue au sommet.

 

 

 

On doit donc s’attendre à une montée soutenue !

 

On parle d’ascension, la suite nous prouvera que le mot n’est pas galvaudé, il s’agit bien d’une ascension !

 

 

Sur place, il n’y a pas lieu de modérer l’enthousiasme des candidats à la grimpette.

 

 

Les guides sans être obligatoires demeurent fortement conseillés, et derrière l’idée légitime de sécurité se dessine un commerce lucratif.

 

 

 

Les récents accidents sur le volcan plaident pour ouvrir le portefeuille :

 

Randonneurs perdus dans une  végétation dense, chutes mortelles…

 

 

Chez les « Ortiz » où nous logeons, le patron exige une déclaration signée, dégageant sa responsabilité, si ses résidents veulent tenter l’aventure seuls.

 

 

Exagérations ? Scénario intéressé ? Dans le doute nous convenons de délier la bourse !

 

 

Nous allons donc négocier le tarif directement avec Omar, qui somme toute, a aussi besoin de gagner sa vie !

 

Nous obtiendrons un prix très raisonnable, bien loin des prix exigés des tours opérateurs de Granada ou de…France.

 

 

Alors c’est parti pour un tour, à 5 heures la température ressentie est à 30° avec  un taux d’humidité de 100%.

 

 

En moyenne entre 10 et 20 courageux (ou imprudents !) tentent quotidiennement  leur chance sur les pentes ardues du volcan.

 

 

La progression débute de nuit, d’abord sur des chemins cabossés, puis dans des bananeraies et ensuite dans une forêt dense avant d’arriver au sendero proprement dit  qui mène vers le haut.

 

 

 En fait, Omar nous fait échapper à l’entrée payante du parc ; Nous évitons la modeste contribution  et le guide, électron libre ce jour, avec discrétion, n’attire pas les convoitises, notre participation ira directement dans sa poche.

 

 

La première partie est déjà exigeante avec des pentes sévères.

 

Au lever du jour, le brouillard s’installe et les cris des singes hurleurs  envahissent la forêt.

 

 

Elsa ouvre la marche, suit Vincent,  à une centaine de mètres derrière je mouille mon tricot, et Marie  en compagnie d’Omar clôture notre petit groupe, chacun marche à sa cadence et c’est mieux ainsi.

 

 

Après deux heures d’ascension, j’ai compris que nous allions vers de sérieuses difficultés.

 

Nous marchons essentiellement sous couvert de larges broméliacées (Ombrelle du pauvre), le paysage est invariable et le brouillard ne permet pas ou peu de vue sur l’île.

 

 

 

Le sentier est fait de roches de basalte altéré, de nombreux passages techniques imposent l’escalade, les points d’ancrage sont cependant suffisants pour se hisser à mains nues et continuer  la progression.

 

 

Aucune indication réelle ou balisage indique le chemin mais en théorie il n’est pas possible de s’en écarter.

 

Sauf qu’à trop regarder ses godasses et à baisser la tête au mauvais moment et au mauvais endroit on peut rater un embranchement !

 

 

C’est ce qui s’est produit pour Vincent :

 

Dans une coulée de lave, interminable pente de grosses roches, un sentier se profile sur la droite, Vincent ne l’a pas remarqué et Elsa avait déjà franchi ce passage.

 

 

 

Vincent a continué sur ce qui allait devenir un  infranchissable mur, les roches ont roulé sous ses pieds provoquant un éboulis et coinçant en partie sa jambe gauche.

 

 

Il s’est dégagé sans trop de dégâts, quelques souvenirs quand même, et a fait demi-tour, une sage  solution.

 

Le temps nécessaire à la descente et le retour sur le bon passage n’était plus suffisant pour qu’il envisage le sommet.

 

 

Marie a posé son cul sur une roche en disant c’est assez pour moi !

 

Elle se trouvait à une demi-heure du cratère et décida de m’attendre pour la descente.

 

 

Quand le soleil fait son apparition, la chaleur devient intense, on se plait à regretter la brume humide.

 

 

Dans la dernière heure de montée, je me suis arrêté à plusieurs reprises, me souvenant du mur de Barranco dans le Kilimandjaro qui m’avait paru beaucoup plus simple à négocier !

 

 

Après quatre heures d’énergie dépensée je rejoignais Elsa sur le bord du cratère:

 

Elle venait d’effectuer une belle performance en trois heures d’effort !

 

La chance nous a souri, le temps s’est dégagé offrant une vue splendide sur le cratère fumant et sur l’île d’Ometepe !

 

On ne fait pas le tour du cratère, beaucoup trop casse gueule !

 

On se pose sur les cendres chaudes en évitant de prendre trop de vapeurs de souffre dans les narines !

 

 

La descente fut un véritable casse-tête,  les roches roulent sous les pieds.

 

j’ai réussi à plier un bâton télescopique qui m’a toutefois épargner une chute sérieuse.

Quelques éraflures  quand même.

 

 

Les orchidées sauvages qui surgissent et les papillons qui butinent ne seront qu’une faible consolation  à la pénibilité du retour sur terre !

 

 

 

 

 

 

 

Deux jours de mal de cuisse plus tard, le Concepcion  ne sera pas un grand souvenir :

 

Trop de débauche d’énergie pour peu de paysage en dehors d’un cratère somptueux.

 

 

 

La détente, nous saurons la prendre sur la plage de Santo Domingo , un bel endroit au calme dans  la magie d’Ometepe !

 

 

 

 

 

 

 

 

Le cône parfait du volcan Concepcion :

 

Nous ne le savions pas au départ, une recherche  sur les cotations des randonnées Alpine classe le volcan en « T4 » sur une échelle maxi « T5 ».

 

 

 

Avec des inclinaisons à 60° l’ascension est réellement très difficile et souvent l’énergie manque pour la descente et c’est là que les accidents se produisent.

 

Un jeune couple d’Australiens qui partageait le même « hospedaje »  n’a pu regagner le village que de nuit.

 

La jeune femme ne pouvant plus vraiment effectuer la descente, deux guides ont dû la porter dans tous les passages techniques.

 

 

Les gaz du cratère et le vent soulevant les cendres peuvent parfois limiter l’approche finale.

 

Nous avons eu  la chance d’avoir une belle fenêtre météo.

 

 

À mon sens les mises en garde sur les difficultés ne sont pas suffisantes.

 

Mais le business c’est le business…Beaucoup d’intrépides renoncent à mi-parcours. C’est parfait pour les guides, ils gagnent du temps pour le même tarif.

 

 

Quant à Omar, notre guide, un sympathique taiseux, nous avons pris la décision de le gratifier:

 

Il le méritait !

 

 

 

 

 

 

 



20/12/2015
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