Santa Fe, la perle du Nouveau Mexique.
Santa Fe, la perle du Nouveau Mexique.
« ... En 1925, l’État du Nouveau-Mexique (États-Unis) adoptait pour drapeau un motif proposé par un archéologue amateur de la ville de Santa Fe :
il reproduisait, en doré sur fond clair, un soleil stylisé figurant sur une poterie anonyme du XIXe siècle confectionnée par un Indien Pueblo du village de Zia.
Son succès fut tel que l'on ne tarda pas à le voir apparaître sur les plaques d'immatriculation… »
Nicolas Journet, « À qui appartient la culture ? »
« Passé 60 ans, vous savez, on se demande souvent si on a fait le bon choix de quitter la France…jusqu’à la fin je me poserai cette question…c’est comme ça ! »
Mamou voisine maintenant les 75 ans, il ne les parait pas, il est toujours actif dans son restaurant/bakerie « Français » de Palace street à quelques pas de l’incontournable « Plazza ».
Mamou a quitté Lyon il y a longtemps, cela fait maintenant plus de 25 ans qu’il s’est installé à Santa Fe.
Il aime cette ville mais parle souvent de Lyon avec ses clients venus déguster croissants et macarons.
La communauté Française compte plus de quatre mille résidents dans cette petite ville qui fleure bon les westerns et l’excellente bière artisanale.
On vient « chez Mamou » le temps d’un repas rapide ou juste prendre un café et emporter sous le bras une baguette croustillante.
« Chez Mamou » on parle Français facilement, parfois avec l’accent des îles ;
l’une des serveuses a quitté Tahiti lorsqu’elle était jeune pour découvrir la côte ouest .
Elle s’est finalement posée à Santa Fe, chez Mamou.
La Tahitienne rêve d’aller voir la France qu’elle ne connait pas, Mamou rêve de Lyon, des monts du Beaujolais et confesse fataliste :
« maintenant c’est trop tard…je ne connais plus personne là bas... »
Santa Fe est la plus ancienne et la plus haute capitale des États-Unis :
Fondée par les Espagnols autour de 1610, elle se perche dans les contreforts de la « Sangre Rio Range » à 2134 mètres au-dessus de la mer.
L’OMS affirme qu’il s’agit de la ville la moins polluée du monde ;
C’est vrai que le ciel y est souvent d’un bleu pur jusqu’à ce que les fréquents orages de fin de journée arrosent copieusement les beaux bâtiments respectant le style « adobe » traditionnel.
L’adobe est voisin du Pisé que l’on connait dans certaines régions de France ; Il s’agit d’un mélange de terre argileuse, de gravier, de paille et parfois d’épines avec le quel on fait des briques.
Toutes les nouvelles constructions de la ville sont imposées dans le respect de cette architecture et aucun bâtiment ne dépasse quatre étages.
Disposition assez rare aux États-Unis qui mérite d’être salué .
Oublié dans le désert, délaissé sur un terrain difficile qui l’éloigna du chemin de fer conquérant le « Far-west », Santa Fe est devenu peu à peu une ville attractive qui aujourd’hui séduit les artistes et les novateurs.
La ville se flatte d’être le deuxième marché d’art du pays derrière New York.
En s’installant dans la région, Georgia O’Keefee ouvrit la voie dès les années trente.
L’artiste peintre moderniste, fascinée par la beauté du désert et les couleurs changeantes de la roche, laissera derrière elle un véritable hommage à la nature sauvage du Nouveau Mexique.
Santa Fe lui dédie un musée près de la « Plazza ».
Les innombrables galeries ont colonisé « Canyon Road », elles disputent l’ombre bienfaisante des allées boisées aux restaurants et cafés branchés de la vieille ville.
Une visite de « Canyon Road » peut rapidement tourner à l’overdose… À l’abri du soleil, quelques Indiens Pueblos squattent les arcades du Palais des Gouverneurs vendant l’art traditionnel Pueblo .
Des « objets d’art » qui ont parfois vu le jour en Chine ou aux Philippines !!
Beaucoup plus authentique est le marché fermier qui se tient dans le quartier de la gare.
C’est ici que l’on mesure la certaine aisance des habitants de Santa Fe :
Sur les étals il n’y a guère de place à la médiocrité, les produits sont de qualité et le commerce va bon train…légumes, viandes, pain et farine bio, produits cosmétiques naturels, on sort sa monnaie si l’on veut vivre sainement.
Certains cow-boys viennent au marché à cheval, histoire de dépoussiérer les santiags !
Santa Fe confirme ce que nous avions déjà vu dans quelques villes de l’Ouest, l’engouement des citadins pour un retour à une nourriture de qualité.
La malbouffe existe bien sur aux États-Unis, mais la tendance s’inverse fortement, on mange de mieux en mieux si on y met le prix.
On ne quitte pas Santa Fe sans faire un pèlerinage à « Loretto Chapel » inspirée en partie de la « Sainte Chapelle » de Paris.
Remarquable travail de charpenterie, un escalier en colimaçon d’un seul tenant semble flotter dans l’espace.
De forme hélicoïdale, cet œuvre d’art qui compte trente trois marches en référence à Jésus, taillées en bois d’épicéa, approche peut être le paradis.
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