Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

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South Africa 9, Mr Mandela; Cape Town, ses plages et sa misère Noire...

South Africa 9,

 

 

 

Mr Mandela; Cape Town, ses plages et sa misère Noire…

 

 

 

 

 

« …j’ai appris que le courage n’est pas l’absence de peur mais la capacité à vaincre… »

 

Nelson Mandela.

 

 

 

 

 

 

Un séjour en Afrique du Sud devrait commencer par lui.

 

Le connaître. Le lire pour le découvrir.

 

 

 Je ne l’avais pas fait avant le départ. Promis je vais m’y mettre!

 

…Pour tenter de comprendre…

 

 

Appréhender la « Nation Arc en Ciel » sous toutes ses facettes nécessite de l’avoir lu.

 

Saisir le sens de son combat en découvrant « Un long chemin vers la liberté » parait être une évidence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On nous le dit aujourd’hui, la « Nation Arc en Ciel » porte bien son nom :

 

"Elle est de toutes les couleurs mais aucune ne se mélange!"

 

C’est très  éloigné de l’idée initiale et de l’idéal de réconciliation Nationale!

 

Que peut il en penser, lui, de sa chambre d’hôpital, de l’avenir de son pays?

 

À 94 ans, l’indocile activiste devenu « sage », militant de la non violence, se rapproche chaque jour un peu plus du grand départ…

 

Le gouvernement de Zuma publie des communiqués rassurants qui ne trompent plus personne.

 

 

 

 

 

 

Blancs, Noirs et « coloured » ont déjà statufié l’icône qui, face au poison ségrégationniste du régime, imposa les fondations d’une nouvelle démocratie.

 

Il aura définitivement marqué la fin du siècle dernier et verra celui-ci l’enlever pour de bon!

 

Nous avons eu l’occasion d’interroger des Sud Africains en leur demandant de choisir un seul mot pour le qualifier…

 

Un seul mot, un seul!

 

Aucune des réponses n’a été  malveillante ou acerbe.

 

Aucune!

 

Blancs, Noirs ou Métisses ont tous fait le choix de qualifier le « héros » de :

 

"géant, être humain, inspiration, visionnaire, génie, grand respect, fondateur, audacieux…"

 

Une serveuse noire dans un restaurant d’Oudtshoorn, entre deux steaks d’autruche, nous a fait peut être la plus belle des réponses :

 

 

« Un seul mot pour le qualifier ?...tout simplement je dirai « MANDELA »…

 

La Nation tout entière se prépare à ce qui sera une grande secousse lors de sa disparition.

 

Que feront-ils de son héritage?

 

Blancs, Noirs et « Coloured » semblent plus séparés que jamais. Chacun dans son compartiment!

 

Replie communautaire à tous les étages de la société!

 

Il y a bien des exceptions, ce sont des exceptions!

 

Cape Town : la ville du bout du monde…

 

 

 

 

 

 

La ville est douce, il y fait bon vivre, ça se sent, ça se voit.

 

La brise marine atténue la chaleur, les confortables terrasses des cafés sont bondées en fin de journée et jusque tard dans la nuit.

 

 C’est peut être la Californie avec ses cocotiers espacés au mètre près le long des plages;

 

 

 

 

 

 

 

C’est peut être le Brésil ou l’Australie avec ces jeunes hommes en noir caoutchouc trimballant les planches de surf.

 

 

 

 

 

Ou alors la France du Sud avec les bouteilles de vin blanc qui patientent sur les tables rondes des restos, dans les seaux à glace siglés « Champagne »!

 

Derrière les parasols des villas surplombant les magnifiques plages  de Camps bay et de Clifton Bay, on ne se soucie guère des habitants des townships qui ceinturent la capitale du Sud…

 

 

 

 

 

 

 

 

D’un côté les mojitos glacés et le Champagne à flot, de l’autre la survie dans les baraques en tôle.

 

En principe ceux qui profitent, en bordure de mer, des bulles et du rhum glacé aux feuilles de menthe, sont blancs et souvent blonds.

 

 

 

 

 

 

 

Il y a des noirs sur les plages de Cape Town…Beaucoup proposent à la location les parasols ou les pliants de plage.

 

Au sud du continent africain le soleil peut taper fort, la vente de journaux se fait à l'ombre.

 

 

 

 

 

À Cape Town, le luxe est raffiné, rarement ostentatoire, on préfère une certaine discrétion.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette ville est forcément agréable, elle est belle, d’une urbanisation moderne, dotée d’anciens quartiers préservés.

 

 

 

 

 

 

 

 

On y mange bien, c’est un des plus grands centre culturel du pays et cerise sur le gâteau, la ville est bordée de deux océans!

 

 

 

 

 

Plus délicat, sujet épineux, au Nord et à l’Est de la ville, grossissent les trois immenses townships que seul le maillage autoroutier sépare des populations blanches.

 

Deux millions officiellement… Peut être plus car tous les jours ils en arrivent de nouveaux!

 

 

 

 

 

Deux millions d’âmes Noires et Coloured partagent la désespérance, la criminalité, le chômage et le sida, chacun dans leur township respectif.

 

Même dans la misère on ne se mélange pas! (*)

 

Entre 3,5 et 4 millions d’habitants « résident » à Cape Town dont 2O% de blancs.

 

Le touriste qui visite à la hâte ce diamant urbain, ne retiendra de Cape Town, que la beauté des plages, la nature préservée et le côté « cool » des blancs du centre ville…Cape Town est une ville libre.

 

 

Enserrée dans le magnifique écrin rocheux de « Table Mountain » la cité ignore les bidonvilles qui l’étreignent.

 

 

 

 

 

Les townships du Cap sont des terrains plats balayés par le vent et souvent noyés dans la poussière.

 

 

Si les conditions de vie dans les bidonvilles sont toujours misérables, ici c’est semble-t-il pire qu’ailleurs car le vent souffle souvent en tempête.

 

 

 

 

 

 

Depuis plusieurs années, des associations locales issues des townships proposent des visites guidées donnant un aperçu de la vie dans ces quartiers déshérités.

 

 

Faut il y aller ou pas?

 

 C’est définitivement un bon choix, le prix de la demie journée revient à l’association, le guide est un habitant du township et ôte tout complexe de voyeurisme car l’ensemble du quartier visité est partenaire pour accueillir les touristes.

 

 

 

 

 

« Aller faire un tour » dans le grand bazar, c’est mettre les pieds là où les blancs du Cap n’y vont jamais et n’iront jamais.

 

 

Loin du misérabilisme de circonstance, la population est fière de montrer les réalisations positives et la marche en avant de ces quartiers très pauvres.

 

Des projets de réhabilitation de bâtiments voient le jour, les écoles fonctionnent, l’électricité alimentent de plus en plus de nouveaux secteurs, les hôpitaux se modernisent à l’intérieur même des townships.

 

 

 

 

 

Ce sont souvent les femmes qui sont à l’origine des initiatives tentant à améliorer la misère Noire…

 

Mais le travail qui reste à faire est énorme, les défis gigantesques : 40à 50% de chômage.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le tour de quartier est particulièrement émouvant car le guide habite le township et nous autorise à l’intimité de la vie familiale.

 

 

Comme partout en Afrique, on ironise et on plaisante  de sa propre douleur.

 

 

 

 

 

 

Nous avons vu une jolie rue bordée d’une dizaine de pavillons neufs, « ici c’est Beverly hills… »  s’est esclaffé le guide :

 

Ces maisons appartiennent à des juges, avocats ou médecins…ils sont nés dans le township, ils restent dans le township!

 

 C’est tout  dire de l’implication des « leaders » dans leur communauté et du clivage existant entre Blancs et Noirs dans cette ville.

 

Nous étions quatre Européens lors de cette visite, un jeune couple Suisse nous accompagnait.

 

Nous n’avons pas regretté notre « argent ».

 

La visite est parfois dérangeante, jamais malsaine, souvent bouleversante.

 

 

Difficile de digérer dans ce pays immensément riche, que l’on puisse partager une chambre à trois lits pour trois familles:

 

Au total quinze personnes dans quinze mètre carrés!

 

 

 

 

 

De l’autre côté de l’autoroute, les bus rouges « city tours » passent lentement le long de water front et de sea point 

 

Les touristes, écouteurs dans les oreilles, admirent la beauté de l’océan, la puissance des vagues et la douceur de vivre à Cape Town.

 

 

 

 

 

 

*le « District six » à Cape Town est un symbole de la résistance à l’apartheid.

 

 

 

 60 000 personnes habitaient ce quartier dans le centre de Cape Town : Noirs, Coloureds, Juifs, Musulmans et Chrétiens vivaient en très bonne communauté.

 

 

En 1966, le pouvoir Blanc ne supportant plus la solidarité entre pauvres décida de « nettoyer » ce quartier en imposant le déplacement des populations à la périphérie de la ville.

 

 

 

 

 

 

 

 

La liquidation du « District six » durera de 1966 à 1983.

 

 

En instituant l’ « Immorality Act », l’interdiction de relation sexuelle entre Blancs et non-Blancs, puis en déclarant le « Group Aeras Act » obligeant  les populations à habiter dans un quartier déterminé en fonction de leur couleur de peau, le pouvoir Blanc allait briser la communauté des gueux…

 

 

 

 

Les Blancs ont mis près de vingt longues années à virer les parias du « District six ».

 

Le terrain ainsi libéré devait servir à l’édification de villas pour les Blancs.

 

 

l’opposition féroce des expulsés a fait que ce terrain est resté à l’abandon, les riches blancs ne se sentant plus en sécurité suffisante pour y bâtir leurs demeures.

 

 

 

 

 

 

 

Un programme de réappropriation du terrain vague est en cours.

 

 

Les premières familles expulsées, habitent à nouveau dans des logements neufs dans le « District six ».  

 

 

 

 

 



18/12/2012
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