Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Le Ranquet en Vadrouille...Carnet de route.

Zambie, le pays où le "zumgu" peut péter un cable!

La Zambie, le pays où le « zumgu » peut péter un câble!

 

 Mpulungu , une ville proche d’un décor de Far-West où le vent brulant accroche aux arbres  secs les sacs plastiques et les bouts de chiffon ; C’est une bonne entrée en matière pour imaginer ce qui nous attend, ici en Zambie!

 

La Zambie, presqu’une fois et demie la France, une silhouette bizarre, résultat de frontières découpées à la hache par le colonisateur se souciant peu des intérêts de ce peuple de chasseurs cueilleurs…

 

Sur ce grand territoire, les Zambiens.

 

Treize millions nous dit-on…tout droit descendus (pour certains) des « Bushmen »…

 

L’une des plus faibles densités de population de l’Afrique.

 

Passage au poste de l’immigration : l’officier demande à voir le carnet jaune pour vérifier la vaccination de la fièvre jaune. Il n’a pas de stylo pour valider la feuille volante qu’il doit remplir attestant que nous sommes bien piqués…je lui prête le mien et le lui réclame, car ce sympathique gaillard semble trouver le Bic de la SNCF à sa convenance!

 

Je remarque que la validation est glissée dans la page concernant les vaccins polios…a-t-il ouvert la bonne page ?

 

File d’attente dans un couloir étroit menant au réduit qui sert de bureau délivrant les visas : une employée en uniforme, look de Michaël Jackson au féminin, oreillette en action pour écouter son portable, balance de gros coup de tampon sur les chiffons de papier servant de droit d’entrée aux Zambiens en provenance de Tanzanie.

 

On veut nous faire assoir…le fauteuil à roulette qui autrefois devait être en tissu rouge, n’a plus de dossier ; roulettes bancales, pas pratique!

 

Le deuxième employé qui partage l’exiguïté du local n’est pas d’accord sur le sort à réserver aux Zumgus…les Hollandais payent le visa, c’est sûr!...les français faut voir… nous, nous savons que nous devons régler cinquante dollars.

 

Discussions interminables, chaleur accablante.

 

Etrangement, le collègue de Michaël Jackson nous délivre un reçu de 50 US $ et ne réclame pas l’argent…l’ « organisation » Zambienne est en marche!

 

Nous sortons du poste de douane, mais nous n’en avons pas terminé avec les contrôles…nouveau local pourri et vérification du contenu des sacs…

 

Pourquoi de si gros sacs pour venir en Zambie?

 

C’est vrai qu’un short et un T-shirt pourraient suffire! Nous leur expliquons que nous envisageons d’aller ailleurs qu’en Zambie et que dans certains endroits, les  polaires et ponchos seront nécessaires.

 

 Les deux officiers semblent perplexes…encore plus étonnés lorsqu’on leur avoue n’avoir nullement l’intention de visiter les chutes Victoria sur le Zambèze. (La saison ne s‘y prête pas, Octobre est le mois le plus chaud en Zambie et le débit des rivières très bas)

 

Les sacs sont rebouclés, direction la ville, minimum 40°.

 

Au moment où nous franchissons le portail, la patrouille nous rattrape, le lascar du « polit bureau » cavale derrière nous, venant de s’apercevoir qu’il a un trou  de 100  dollars dans sa  caisse!

 

Très embêté le Zambien !…il se confond en excuses et nous fait comprendre que la « mine de sel » l’attend s’il ne récupère pas les cent dollars puisqu’il a maladroitement délivré les reçus !!

 

La sueur nous coule dessus, mais le douanier transpire aussi…on le laisse mariner un instant, en lui faisant remarquer que nous possédons les reçus, donc nous sommes en règle!

 

Marie avait préparé la somme…soulagé, l’employé refuse d’accepter l’argent dans la rue…il lui faut des témoins fiables…il faut retourner au bureau… le syndrome de « la mine de sel »!

 

Voilà, nous sommes avisés de ce que va être l’organisation en Zambie!

 

La chaleur de cette fin d’après-midi nous fait poser nos sacs au plus près. Nous ne cherchons pas le confort pour une seule nuit dans cette ville qui n’a d’intérêt que d’être le port de débarquement du Liemba.

 

La première Guest house sera la bonne…on est servi ! Nous traversons une vaste salle qui sert de bistrot, quelques jeunes sont autour d’un billard. De grands posters d’Arsenal et de Manchester United sont collés au mur. C’est sale. Les chambres sont du même niveau. La première que l’on nous propose a l’électricité mais pas d’eau, la deuxième c’est l’inverse, alors nous gardons les deux clés!

 

Nous réclamons des serviettes à un ancien qui semble être l’employé du bazar…il nous en trouve une, qui visiblement a servi à faire de la mécanique!

 

Il est ivre, j’ai du mal à capter son anglais…Finalement nous renoncerons à nous laver et nous repartirons le lendemain avec une odeur de trappeur revenant de la chasse!

 

Le matin, au passage, parmi les employés, j’en engueulerais quelques-uns vertement…c’est tout à fait inutile…rien ne bouge! Impassible devant mon coup de sang, une jeune fille sirote une bière « Mosi » au bar...il est six heure et demi…finit-elle sa nuit ou commence-t-elle sa journée?

 

Dans un pays où pour prendre un taxi, le client doit d’abord avancer l’argent pour l’essence, je me dois de revoir ma position sur la façon dont je réclame, mais en envoyer valser quelques-uns me soulage …

 

Ici, nous comprenons que nous allons en baver un peu…mais ceux qui souffrent le plus, ce sont les zambiens bien sûr !…Nous sommes de passage, eux restent.

 

On ne peut pas les blâmer en permanence….

Je regretterai mes coups de gueules  contre ces pauvres bougres, mais les mauvaises pioches que nous allons faire sur l’hébergement, en particulier à Lusaka, nous rendent méfiants…la saleté est presque partout sauf probablement à l’exception des hôtels de luxe que nous ne fréquentons pas.

 

Etre pauvre est un problème, vivre dans la crasse et ne rien faire en est un autre!

 

La veille, le distributeur bancaire ne fonctionnait pas. Au matin, miracle, il y a la queue devant la guérite!

Les choses s’arrangent…pour la première fois de notre vie nous avons un million chacun en liquide dans nos poches ! Ça fait un paquet de billets ! Un million de Kwachas ! Nous sommes brutalement devenus riches ! (180 euros chacun !!)

 

Nous nous dirigeons vers la station de bus…une épreuve nous attend!



27/10/2012
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