Zambie, Le Parc National de South Luangwa...ou comment se réconcilier avec la Zambie!
Le Parc national de South Luangwa…ou comment se réconcilier avec la Zambie!
L’entrée du parc se situe à 125 Km de Chipata, accessible en partie par une route asphaltée. Un important tronçon d’une cinquantaine de kilomètres en cours de rénovation, impose l’emprunt d’une piste poussiéreuse.
Les travaux ont débuté en 2010 et selon notre chauffeur, il faudra encore attendre trois à quatre années supplémentaires avant l’ « inauguration » du ruban bleu.
« On ne sait pas où va l’argent…ou du moins on le sait trop! » soupire Masaouso…
Trois heures et demie plus tard nous sommes au cœur du camp à « Croc valley camp », une ancienne ferme d’élevage de crocodiles, transformée en lodge depuis l’interdiction de la commercialisation du croco.
Le camp, comme la plus part des lodges du parc, occupe une position privilégiée face à la rivière Luangwa ; la saison sèche s’intensifie jusqu’à fin octobre, le Luangwa est au plus bas provoquant l’apogée de la concentration d’animaux en quête de points d’eau.
South Luangwa est actuellement considéré comme un « must » en Afrique ; il s’agit d’une des plus grandes réserves naturelles rassemblant l’excellence de la faune sauvage sur une surface réduite.
Nulle obligation aux longs déplacements en 4X4 pour parcourir les 9000 km2 du parc, les gros mammifères et les oiseaux migrateurs élisent domicile au bord du fleuve.
Après des années de braconnage, Les rhinocéros grands absents du parc, ont totalement disparus.
C’est ici semble-t-il que sont nés les safaris à pied accompagnés de rangers armés…
inenvisageables à cette période de l’année tant la chaleur est éprouvante.
C’est une brousse sèche plantée d’arbres dépouillés qui souligne l’essentiel du paysage, la nature est intacte mais peu spectaculaire…Par endroit, le feu d’un incendie n’aurait pas dessiné la désolation du parc autrement!
La renaissance débutera avec les premières pluies de novembre amenant la luxuriance de la savane. Baobabs, forêts d’ébènes et tamariniers reverdiront, les animaux deviendront alors moins accessibles au regard du visiteur.
C’est aussi en novembre, après un si long vol, que les hirondelles de retour d’Europe, profiteront de l’abondance de nourriture du parc. Du nord de l’Europe en passant par la Bretagne, ça fait un bout de chemin pour ces migrateurs!
« Croc valley camp » se trouvant à l’intérieur même du parc, les animaux sont chez eux, dans leur habitat ; les visiteurs que nous sommes, occupent donc un territoire qui ne nous appartient pas.
Il s’agit d’un principe incontournable, d’une règle majeure de la gestion des grands parcs…C’est au fil des années que les rangers ont obtenu la « confiance » des animaux sauvages. Respecter le domaine animal, c’est être le témoin privilégié de la beauté et de la force de l’Afrique…les rangers savent faire passer le message.
Des règles strictes sont imposées, comme l’interdiction de déplacement sans accompagnement à partir de 18h quand la nuit est tombée. Nous avons trouvé ces consignes un peu exagérées, pour ne pas dire superflues, les distances du bar aux logements étant d’une centaine de mètres seulement.
Dès le premier jour, nous avons saisi l’intérêt des consignes. Confortablement installé sous une pagode, je tarissais une bière lorsqu’un gardien m’a mimé le geste de ne pas bouger : deux éléphants, en pleine journée, déambulaient entre le bar et la piscine…impressionnant, très impressionnant!
Il arrive parfois que les pachydermes préfèrent l’eau de la piscine à celle du Luangwa…c’est vrai qu’elle est plus bleue!
Deux nuits plus tard, nous avons été tiré du sommeil vers deux heures du matin par des grognements étranges au pied de notre cabane…un hippo, dépassant vraisemblablement la tonne, broutait le peu d’herbe restante et rongeait de temps en temps une branche qu’il décortiquait soigneusement : spectacle que la clarté de la lune nous a permis de suivre religieusement derrière l’ouverture grillagée de notre chambre.
Les hippopotames, on ne peut pas les rater…le recensement estime à 50 hippos par km tout au long du Luangwa. À cette saison, certains deviennent faibles et restent dans des trous de boue, n’ayant plus la force de pâturer la nuit. Ils s’endorment parfois pour de bon.
Nous avons fait deux safaris durant notre séjour dans le parc ; Un safari de jour et l’autre de nuit.
Les guides sont habiles pour dénicher les espèces rares : les lions sont nombreux à South Luangwa mais une fois rassasiés lorsqu’ils ont tué une proie, ces fauves peuvent se tenir à l’écart des zones fréquentées par les 4X4 pendant plusieurs jours.
Nous avons eu la chance d’observer une lionne en chasse. Quelques heures plus tard, un jeune mâle de 4 à 5ans, au repos près de la rivière, semblait accompagner une femelle portant un collier (recherche scientifique) qui languissait en contrebas…le spectacle est fabuleux!
Le parc est riche en troupeau d’éléphants ; les antilopes sont nombreuses, 14 espèces y sont recensées, parmi elles, les gracieuses Impalas!
Un des occupants les plus majestueux de la savane est peut-être le Koudou : portant de somptueuses cornes en spirale, le koudou, est assez commun selon les guides, mais ce n’est pas facile de l’apercevoir, il se confond aisément avec la grisaille du bush ; nous en avons vu un seul qui a bien voulu poser pour la photo!
Les zèbres broutent souvent en petits troupeaux. Les Zèbres de Zambie sont rayés différemment de ceux du reste de l’Afrique : ils sont rayés régulièrement au millimètre! C’est peut-être une des rares choses ordonnées en Zambie!...autant en profiter!
Les girafes Thornicroft sont présentes en petits groupes, c’est une espèce rare que l’on rencontre uniquement dans la vallée du Luangwa.
Le safari de nuit est différent. Lorsque la savane s’endort, c’est au tour des espèces nocturnes d’apparaitre dans le bush…les hyènes à la silhouette et au déplacement particuliers sont aisément localisables…la nuit le parc s’emplit de cris et de sons étranges.
Mais bien entendu, une espèce est plus courue que d’autres dans la quête d’observation…la pièce rare en fait! Le joyau du South Luangwa, le fauve dont on parle souvent mais que l’on voit rarement, celui qu’on n’aperçoit pratiquement jamais de jour, mais que l’on peut admirer la nuit si la bête a l’estomac vide : le léopard.
Les léopards à South Luangwa seraient en grand nombre, mais au bruit des véhicules, ils deviennent méfiants. En revanche, l’éclairage ne les perturbe pas.
Un appel téléphonique a alerté notre chauffeur, « lepoard at ten on Mfuwe path !» ; au loin nous devinions les phares d’un 4X4 stationné : le léopard était allongé en sphinx sur le sol, immobile durant une dizaine de minutes, seul un léger mouvement des oreilles rendait le félin vivant.
Devant lui, dans le halo puissant des lumières, quelques impalas ne se doutant pas du danger! Le léopard a contourné le groupe d’antilopes, masqué par le bush, nous ne l’avons pas vu fondre sur sa proie.
Les safaris de nuit sont étonnants…un grand moment de découverte!
Pour compléter le magnifique spectacle qu’offre le South Luangwa, le ballet des oiseaux qui se comptent par centaines, n’est pas en reste. De nombreuses espèces rares arpentent les lagunes et le bord de la rivière ; le show est continuel, on ne s’en lasse pas!
Parmi les différents lodges qui bordent le Luangwa, et si vous pouvez « bourse déliée », le Chichele Presidential Lodge vous attend!
De style victorien, autrefois résidence secondaire de l’ancien Président Kenneth Kaunda, le Chichele accueille aujourd’hui des gens fortunés sur l’un des sites les plus époustouflants du Parc national de South Luangwa.
Doté d’un emplacement idéal au sommet d’une colline, on peut admirer les éléphants, les lions et leurs proies, très nombreux dans cette zone. Du moins c’est ce que ventent les tours opérateurs…Au prix de la nuit pratiquée on peut leur faire confiance!
Chichele est sur le point de devenir l’un des meilleurs lodges en Afrique. Une restauration haut de gamme assure des prestations culinaires de grandes qualités…Epier les lions, mirer les éléphants à travers un élégant verre à pied, dans lequel l’impeccable serveur aura versé un grand Bourgogne, on peut imaginer l’effet!
Chichele, nous ne l’avons pas vu…trop bien caché sans doute!
« Croc valley Camp» propose différentes possibilités d’hébergement, de la place de camping bon marché aux chalets luxueux avec terrasses sur pilotis.
Le camp est géré par trois Sud-Africains s’appuyant sur un staff important de locaux. Au grand dam des gérants qui ne sont pas propriétaires, le gouvernement Zambien vient d’interdire tout paiement des prestations en Dollars.
Nous avions opté pour une cabane en bois sous chaume, spacieuse, bien aménagée, ventilateur intérieur, cabinet de toilette attenant en plein air.
Une fois habitués aux courses des singes « bleu vervet » tambourinant sur le toit de chaume, il ne nous restait plus qu’à apprécier le fabuleux manège de l’Afrique éternelle et d’imaginer les senteurs de « la ferme Africaine » de karen Blixen!
…De quoi se réconcilier avec la Zambie!
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