Nicaragua 5, volcan Masaya, laguna de Apoyo, isletas et autres plaisirs minuscules...
Nicaragua 5,
volcan Masaya, laguna de Apoyo, Isletas et autres plaisirs minuscules.
Les indigènes l’ont vénéré !
Pour calmer son ardeur et apaiser sa colère incandescente, la population lui offrait quelques jeunes filles vierges et sacrifiait également des enfants.
Tenderi, chef indien, raconta aux Espagnols (1529) qu’une vieille femme nue vivait dans le cratère.
La sorcière aurait conseillé les locaux de lutter sans pitié contre ces voleurs de Chrétiens.
Les Conquistadors furent affolés à la vue de ces fêtes macabres et surnommèrent le volcan Masaya « boca del infierno ».
En mars 1772, durant huit jours, un torrent de laves vomi par le« popogatepe » (montagne ardente) paniqua la région.
Une fois le champ de feu amadoué, les Espagnols détournèrent les croyances précolombiennes pour imposer les leurs, les habitants partirent en procession derrière une représentation de la Vierge.
Plus tard, une croix, toujours existante, fut érigée près du cratère principal pour exorciser le diable.
Depuis, le complexe volcanique du « Parque Nacional de Masaya » fait partie des sites les plus visités du Nicaragua.
Ne dégageant que d’épaisses fumées bleutées chargées de soufre, le Masaya est un des rares volcans actifs qui permet des marches à proximité.
Les sentiers de randonnée offrent un super panorama sur l’ensemble des cratères ainsi qu’un large coup d’œil sur la lagune de Masaya.
Ce jour-là, nous avons eu la chance d’avoir une météo collaboratrice, parfaite pour découvrir une beauté naturelle et sauvage.
Un Guatémaltèque, rencontré à l’entrée du parc et travaillant pour le Ministère des Transport du Nicaragua, nous a embarqué dans son 4X4 jusqu’au pied du volcan principal, nous évitant ainsi une marche fastidieuse et sans intérêt sur un asphalte ramolli par de sévères températures.
Au retour, le « stop » marchera parfaitement et nous bénéficierons d’un pickup qui nous avancera vers la laguna de Apoyo.
C’est un détour un peu obligatoire, un pèlerinage pour certains:
Pour dominer le bleu intense de la laguna de Apoyo, nous n’échappons pas à la traversée de Catarina, village d’artistes et d’artisans.
C’est l’endroit idéal pour les souvenirs :
Vanneries, céramiques et splendides hamacs!
Au dos de l’église baroque du village se dévoile la lagune née d’une explosion volcanique ; la riche végétation qui ceinture ce lac de 6km de diamètre dessine une forme de cœur :
« Buena Vista » disent les Nicas, assurément ça mérite la photo !
Nous effectuerons une longue marche un peu scabreuse pour atteindre les rives de sable noir, les sentiers très peu balisés s’enfoncent profondément dans une épaisse jungle.
On ne voit quasiment pas l’azur du ciel mais le dénivelé nous mène forcément vers la laguna de Apoyo.
Nous aboutirons finalement au pied d’une plage privée:
Un hôtel géré par deux Français nous accueille, un bel endroit à touristes où l’aménagement laisse supposer que la bière aura un goût prononcé de dollars.
Mais en fait les prix restent très raisonnables !
Dès la première gorgée de bière (*) nous savourons ces plaisirs minuscules (*) de la contemplation d’une nature généreuse.
Le retour sur Granada s’effectuera en « Chicken bus » assez tôt pour se régaler du soleil couchant sur la ville.
On ne quitte pas la belle Granada sans naviguer autour des Isletas qui constellent le nord du lac Managua !
Quatre cents petites îles basaltiques nées d’une rage éruptive du volcan Mombacho s’égrènent à proximité de la ville.
Sur cette dentelle de roche s’enracinent les palmiers et les manguiers...Et de discrètes villas.
À la nuit tombante les oiseaux nombreux viennent y nicher.
Nous optons pour les kayaks pour une balade aquatique à la découverte de ses îles où autrefois seules les familles de pêcheurs résidaient.
Certains, très peu, font encore de la résistance, mais l’immense majorité des Isletas appartient aux riches familles du Nicaragua et à de « chanceux » propriétaires venus de l’étranger se payer une île paradisiaque avec en fond d’écran la silhouette du Mombacho !
Singes hurleurs dans les branches, oiseaux aquatiques en équilibre sur les nénuphars, flore abondante doublée d’une grande sérénité sur des eaux calmes font des Isletas un eldorado loin du monde et si près des faubourgs miséreux de Granada.
À la lumière déclinante, les eaux brunes du lac deviennent miroir ondulé ; des blanches aigrettes volent en escadrilles vers les nichoirs, quelques hérons figés en embuscade s’attardent sur les roches.
Spectacle enchanteur vu du kayak au ras des flots !
(*) Philippe Delerme
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