Panama 5, Le canal!
Panama 5, Le canal !
« Les plus grands poètes contemporains sont les Américains qui vont percer l'isthme de Panama et parlent d'établir un télégraphe à travers l'océan. »
Lettre à Pauline Viardot, 25 décembre 1847.
Ivan Sergueïevitch Tourgueniev.
Dès le milieu du 19éme siècle, l’écrivain Russe accordait plus de crédit à l’entreprise américaine qu’à l’équipe de Ferdinand de Lesseps.
Prémonitoire !
Les Français ont échoué dans le titanesque chantier du canal, mais un siècle plus tard (2014), petite revanche, un autre grand chantier, le métro de Ciudad de Panama, sera inauguré en présence des dirigeants d’Alsthom :
Un métro moderne, une copie conforme des dernières réalisations européennes y compris dans une signalétique identique à celle que nous connaissons.
L’accès au transport souterrain est grandement facilité par un tarif défiant toute concurrence équivalent à 35 centimes d’euros par trajet.
(13,7 km de voie, une quinzaine de stations et une deuxième ligne en projet)
Nous prendrons donc le métro pour rejoindre le terminal Albrook, et pour 35 centimes de plus, un bus nous déposera aux « Esclusas de Miraflores », portes d’entrée et de sortie du canal sur l’océan Pacifique.
Le canal de Panama est l’aboutissement d’une idée folle, une chimère qui vit le jour avec l’arrivée des Espagnols dès les années 1500.
Ingéniosité humaine au service du commerce mondial, et bien avant que des publicitaires s’emparent du slogan « conecting people », le canal rapprocha définitivement l’ouest et l’est, le sud et le nord.
En vertu de l’accord passé avec les USA, le premier janvier 2000, La République de Panama obtient la rétrocession du canal ; Depuis les dollars tombent dans la caisse du gouvernement Panaméen.
Réduire le temps et les coûts, court-circuiter les distances, le rêve devient réalité dès 1914.
Aujourd’hui le canal s’élargit.
L’agrandissement engagé en 2007 subit des retards mais devrait s’achever d’ici quelques mois :
Ce n’est ni plus ni moins que doubler la capacité de la voie interocéanique afin de répondre à la demande croissante du commerce mondial.
Les chiffres sont éloquents, le canal relie 144 routes maritimes desservant 1700 ports dans 160 pays !
La voie d’eau est ouverte toute l’année, 24h sur 24, 9000 employés travaillent sur le site et précision importante, le Medef en rêverait, le droit de grève est interdit.
Les tarifs de péage sont en constante augmentation.
Le tonnage (ou la taille) du navire détermine le coût du passage entre les deux océans.
Le montant du péage le plus élevé a été enregistré le 7 mai 2008 pour le porte-conteneur MSC Fabienne avec un droit de passage de 317 000 dollars.
En moyenne 40 navires transitent quotidiennement par le canal. (À vos calculettes !)
Un navire quittant New York pour se rendre par exemple sur la côte Pacifique de l’Equateur, évite le détroit de Magellan et les côtes d’Amérique du sud, s’épargnant ainsi 13 700 km !
Les mastodontes sont assistés par de puissantes locomotives électriques de halage.
Les navires les plus imposants effleurent de quelques centimètres les bords des écluses.
Un centre de visiteurs, un musée très attractif et un restaurant au tarif dissuasif, accueillent les touristes.
Une salle « mirador » permet d’assister aux opérations de passage des navires dans les écluses...impressionnant!
Actuellement, les plus gros « Panamax » transitant par le canal convoient un maximum de 5000 conteneurs.
Bientôt avec l’agrandissement, le redimensionnement autorisera le passage de « Super Panamax » d’une capacité de 12000 conteneurs !
Demain, le canal de Panama, corridor maritime pour géants, aura le monde à sa portée !
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